mercredi 22 mars 2017

Croire, qui croire, que croire?


Quand on considère l’actualité, ou même l’Histoire, les croyances des uns et des autres constituent souvent ce qui les divise. Croyances fondées, légitimes, ou prétextes, elles motivent nombres d’élans précipitant des hommes contre d’autres hommes. Pour mieux comprendre ce qu’est une croyance je vous propose, chers lecteurs, de procéder à une expérience. Imaginons ce qui se passe face à une porte close, sans savoir ce qui se déroule au de là. Car quand on ne sait rien de ce qui est caché, on imagine, on suppose, on s’abandonne à des spéculations, à des images. On se met à croire, pour satisfaire le besoin impérieux de se représenter la réalité, même quand elle nous est inconnue, et inaccessible. Quoi de plus stimulant pour la croyance, que ce qui est occulté par un passage clos.
Cette porte fermée sur le futur,  sur une éventualité, est une limite, un seuil marquant  l’absence de savoir, de connaissance, ici commence l’inconnu. Dans la vie les portes closes sont foison, et les occasions de croire à ce qu’elles pourraient dissimuler sont pléthores. Les croyances sont  par conséquent quotidiennes, régulières, ancrées en nous comme un reflexe, un instinct. Oui pour le singe à la fourrure réduite qu’est l’homme, croire est instinctif, fonctionnel même. Nous sommes nus face à l’incertitude, et tout riquiqui quand le vertige nous étreint, au simple constat de notre insignifiance face à un Univers si vaste, que nous ne saurions le comprendre. Alors une porte fermée peut faire peur, voire terrifier.

-          Qui va l’ouvrir cette porte ?
-          Toi ? Ben va-s-y ! Mais non n’aie pas peur…
-          Moi ? Ok je me lance… Doucement. Cette porte elle débouche sur quoi ?
-          Tu ne sais pas ? Ben moi non plus ! Qu’est ce que tu crois qu’il y a derrière ?
-          Je sais pas mais réfléchis, elle est peut-être piégée… Comment çà qu’est ce que je crois ?

Croire ou ne pas croire, telle est peut-être la question… Il est évident que les croyances sont parties prenantes de la notion d’humanité. Plus le singe se dépoile et plus il croit, d’ailleurs çà se termine par des mythes, du genre un homme et sa femme, à poil, exproprié par leur créateur, pour avoir voulu savoir ce qu’il y avait de l’autre côté de la porte… « Tu veux savoir, et bien tu vas comprendre ce que çà veut dire que de vivre une vie qui ressemble à un champs de mines ; crois moi petit homme, chaque fois que tu poseras le pied par terre, tu te demanderas si çà ne va pas péter ». A cet instant précis, Adam, car c’est de lui dont il s’agit, et bien Adam se met à s’inquiéter pour un tas de choses, et pour commencer : « dis chérie tu CROIS qu’on va manger ce soir ? »

Je crois, credo en latin est issu d’une étymologie archaïque cred-dare ou « donner son cœur ». Je te crois, je te donne mon cœur, je m’abandonne à ce que tu me dis, je te donne tout, peut-être même ma vie… Le cœur pour les anciens était le siège de la pensée, de la conscience, de la raison. Je te donne ma conscience donc, se faisant je perdrais ma raison ? Pas toujours… A y réfléchir, si croire consiste à se raconter une histoire sur quelque chose qu’on ne voit pas, qu’on ne tient pas, ou un lieu qu’on n’a pas encore atteint, un événement qui ne s’est pas encore produit, alors croire permet de voyager dans le temps et dans l’espace, en fait, c’est de la science fiction tournée au fond de son petit cabochon.  On se projette donc, quand rien n’est concret, on fait de l’abstrait, on balance du concept. Dans l’histoire de notre espèce, cela a commencé assez tôt.

Voyez plutôt cette bestiole quadrumane, pendue à sa branche, guettant cette splendide banane auréolée de verdure, mais, située un peu loin… Et la bestiole qui est là, hésitante, roulant ses yeux au milieu d’une face mangée par le doute : «  j’y vais, j’y vais pas… Je vais me casser la gueule… Cette banane là, je crois que je vais me la goinfrer quand même… » Le primate se projette, avant de sauter pour de bon. Le saut virtuel dans sa petite tête de wistiti, nourrit quelques inquiétudes, le fruit est là à portée de main, mais le sol est bas, il y a bien quelques calculs d’ingénierie sur la trajectoire à adopter, et au final, avant de décider on fait du management du risque, on se calcule sa probabilité de tomber ou pas, on fait un pari !

Et voilà comment passer d’un ancêtre vénérable, qui ne saurait même pas se tenir à table, à Blaise Pascal et son fameux pari… Certains ont dit de l’homme, qu’il était une machine, mais une machine biologique  tombée de l’arbre ; le cerveau en serait l’ordinateur donc… Que fait un ordinateur ? Çà calcule, çà empile des formules, çà ouvre et ferme des portes débouchant sur des oui et des non, chacun menant à des chemins formant des arborescences, un arbre des possibles… L’esprit humain passe son temps à évaluer des probabilités, des prises de risques, le cerveau est un casino, une bourse avec ses hausses et ses baisses… On passe notre existence à parier, à jouer notre vie en cherchant à minimiser les revers. Pascal, spécialiste des calculs probabilistes, propose non pas une démonstration de l’existence de Dieu, mais du bénéfice de croire en Dieu, et ce, d’un point de vue mathématique, mais sous un angle de book maker. En somme, Pascal nous donne un tuyau, misez tout sur la croyance en Dieu et son paradis, vous n’aurez rien à perdre ; alors que l’incroyant n’aura rien à gagner, et ira en enfer si Dieu existe.

Le brillant philosophe avait bien compris qu’un chemin de vie s’inscrit dans une matrice de possibilités, un univers de choix, figurant autant de connections entre une infinité de destins à vivre. Avant chacune de ces connections, avant chaque choix règne l’incertitude. Pascal rationalise le choix de croire, il apaise la crainte que génère l’inconnu, en lui opposant une réflexion, en prouvant que la raison peut mener à la foi. Pascal prône simplement l’usage de la raison en toute chose, parce qu’il sait bien, que l’homme est prisonnier de sa condition animale parce qu’il a peur.
De l’incertitude nait la croyance, cette dernière précédant la certitude. Pour être plus exact la croyance est le fruit d’un questionnement, face à l’incertitude. Ne pas savoir est insupportable. Animal social, l’humain doit être au courant de ce qui se passe pour  les autres et lui-même… Revenons à notre bestiole dans son arbre, convoitant la banane que lui tend l’arbre d’en face. Et bien la bestiole n’est pas seule, elle discute avec les autres bestioles comme elle.

-          Vas-y saute ! Tu vas la chercher cette banane ?
-          Ooh lâchez moi, c’est haut là… Et puis les voisins ne vont peut-être pas être d’accord.
-          Les voisins ? Moi je les connais, je crois que c’est  des cons !

Toute l’histoire de l’humanité se résumerait presque à çà. Plongé dans l’inconnu, angoissé et apeuré, confronté à l’autre, on fantasme et puis on se met à croire parce qu’on aurait bien besoin d’une petite histoire pour se rassurer… Dans certain cas, il faut bien l’avouer, on croit pour conjurer le sort, pour maîtriser sa peur : « si je ne compte pas jusqu’à trois, je vais rater la banane… » C’est ainsi qu’à cause d’un fruit, parfois défendu, naissent les cultes et les religions, pour éloigner la peur de la chute…

Mais au-delà là de la croyance vient la certitude… Quand face à la porte close, affrontant ses incertitudes, le cherchant se met à croire ; il envisage les possibilités qui, selon lui, prennent place éventuellement derrière le passage fermé. Mais une fois la porte effectivement ouverte, il contemple la vérité, il vérifie et installe la certitude rationnelle. Ainsi, l’ouverture de la porte permet-elle de saisir l’enchaînement incertitude-croyance-certitude rationnelle. La croyance est une zone de passage, un espace flou entre ce qui est incertain et certain. Elle naît du doute, pour s’éteindre avec la vérification qui favorise la venue de la certitude rationnelle. Mais il est des certitudes irrationnelles, s’appuyant alors sur une pseudo-vérité, donc invérifiée, elle demeure soumise à la croyance. Une conviction puissante dans une croyance, génère de la foi. La foi en une notion invérifiée, donc irrationnelle, signifie un abandon au moins partiel de l’esprit critique.

Mais revenons à notre porte, cette dernière est désormais ouverte, on peut embrasser la vérité sous tous ses aspects. On inspecte ainsi le lieu dévoilé, on détaille ce qui y prend place. L’observation nourrit la vérification, l’établissement de la vérité, la raison s’impose, la démarche scientifique domine… Mais une radiographie complète et parfaite de la vérité est elle possible, accessible à chacun d’entre nous ? La certitude peut-elle être absolue ?

La porte passée, je ne peux contempler que ce que mes sens détectent, sont-ils seulement fiables avec mes binocles et une oreille d’onaniste ? D’autres voient mieux que moi, saisissent les sons à merveille… Mais entendent-ils les ultrasons, aperçoivent-ils l’infrarouge ou l’ultraviolet ? Envisagent-ils la structure de la matière, sentent-ils les forces maintenant l’univers à  notre échelle ? Non… Notre cerveau est équipé de sondes permettant de détecter certaines fréquences, dont la somme nous rend une image très imparfaite, et absolument incomplète de la réalité, une image du monde en mode dégradé donc. Et puis qui nous certifie que nos sens ne nous abusent pas à l’instar de l’avertissement de Descartes, pour qui la méfiance, le doute seraient les seuls outils propres à révéler une photographie à peu prêt fidèle de la réalité. Mais même une photo, n’est pas la réalité, c’est un instantané, une vile copie de la vérité. Et il n’aura pas fallu attendre Nicéphore Niepce pour s’en convaincre.

Les Indiens parlent de maia c’est-à-dire d’illusion pour décrire le monde, rejoignant en cela, les grecs et en particulier Platon, qui dans son allégorie de la caverne invite les « cherchants » à se découpler d’une fausse réalité, symbolisée par des ombres projetées sur un mur pariétal. Il faut sortir du trou ! La vérité est au dehors ! Et si nous vivions dans un songe ? Si tout ce que nous sentons et voyons nous trompent, si nous vivons à côté du réel, alors nous passons notre temps à croire ! Vivre dans l’incertitude nourrit les croyances, force à l’extrapolation, en somme on se vautre dans le fantasme. Terrifiant et pathétique, notre vénérable ancêtre se gratte le ciboulot, se demandant si la banane appétissante qui pendouille de l’autre côté est bien réelle. Panique à bord ! Si l’humanité se perdait dans le doute, paralysée, elle s’éteindrait si elle ne croyait pas en ses desseins. 

« Laissez moi sauter et attraper cette banane, moi j’y crois à ce projet, laissez moi tranquille avec vos cortex tourmentés ! »

Lémurien ou cadre stressé, mystique, athée ou même sceptique, qui que tu sois, tu crois. Même celui qui dit ne croire en rien, porte en lui ses croyances, parce qu’il ne peut que négocier avec une réalité qui n’est qu’apparences.  On vit donc dans un monde de croyants, plaquant de ci de là leurs absolus, ses certitudes irrationnelles, allant de sa théorie pour expliquer où va le monde,  se perdant en causeries avec des « si j’étais président… », ou en s’affirmant avec des « je crois » déguisés en « je pense ». La raison ne gouverne pas toujours, et en fait, presque jamais si on considère l’histoire. La pensée est donc au centre d’un triangle pour qui l’incertitude, la croyance et la certitude tiendraient lieu de sommets. La pensée oscille normalement entre ces trois points, son mouvement générant du doute, et des décisions afin de ne pas se figer.

Le dogme a justement pour but de figer une croyance en la muant en certitude irrationnelle. Il prétend à la vérité en repoussant toute contradiction ; la croyance est dans ce cas un outil de pouvoir, souvent totalitaire. Totalitaire parce que la croyance est intime, puisque part fondamentale de l’homme ; contrôler la croyance, c’est simplement reprogrammer le logiciel de nos esprits. Système organisé, la religion s’appuie sur la croyance,  pour mieux s’imposer. Enfin plus exactement ses organisateurs s’imposent, prétextant que Dieu les aurait choisis pour nous conduire, et qu’ils seraient les seuls à comprendre ses desseins. Propriétaires de la vérité, ces gentils organisateurs nous maintiennent, quand ils le peuvent, dans un espace où la raison est souvent en vacance. Des politiciens comme l’Empereur Constantin ou le Calife Othman confisquèrent ainsi une croyance pour consolider leurs empires…

Un maître à penser dominateur, le guru, aura à cœur d’interrompre le cycle triangulaire entre incertitude, croyance et certitude, pour le réduire à un aller-retour binaire entre croyance et certitude. L’absence du doute éradique le penchant naturel à la vérification, il n’y a dès lors plus de place pour la certitude rationnelle, on ne cherche plus, on a déjà trouvé pour nous, le travail est inutile, plus besoin de courage, l’effort ne sert que ceux qui pensent pour nous. A l’inverse, le mystique, le curieux ou le courageux, explore les mystères, il se fatigue, il est assidu dans sa quête… Il suit son chemin, en direction de sa vérité, et accepte dans l’humilité l’incertitude. Pour suivre son cap il croit aussi. Il s’arme de sa foi, il doit avoir confiance pour avancer.

Après avoir ouvert et dépasser la porte,  le cherchant conscient des pièges tendus par son esprit séduit par l’illusion, s’interroge. Est-ce que tout cela est bien vrai ? Que croire ? Qui croire ? L’exercice de vérification complète le processus d’étude, le travail de progression. Il s’agit d’une collecte visant à enrichir l’expérience personnelle, alimentant le voyageur pour son prochain départ en direction de la porte suivante. Se faisant, baigné d’incertitude, il s’appuie sur  ses croyances, et ses certitudes rationnellement établies grâce à l’observation. Cependant, il sait que ce qui est vrai de ce côté ci de la porte, ne l’est peut-être pas au-delà.  « Hén oȋda hóti oudèn oȋda, je ne sais qu’une chose : c’est que je ne sais rien ». Cette phrase de Socrate résume l’état d’esprit du sage, face au règne de l’incertitude.

Ce règne est sans cesse renouvelé. Il connait un aboutissement scientifique, comme si la raison démontrait ses limites face à l’irrationnel. Ainsi la mécanique quantique, expliquant le fonctionnement de la nature à une échelle atomique et subatomique, n’est fondée que sur des probabilités. Rien n’est sûr donc, et cela faisait bondir Einstein qui aurait reproché à son alter égo et physicien quantique, Niels Bohr, que « Dieu ne saurait jouer aux dés ». Ainsi, pour notre ancêtre arboricole, l’application de la physique quantique à une banane signifierait que cette dernière n’est peut-être pas là où elle semble être, où bien qu’elle n’existe pas, et même qu’elle pourrait être en deux endroits différents et simultanément ! C’est le principe d’incertitude… A cela on doit ajouter, que le simple fait d’observer la banane peut modifier sa position dans l’univers, et l’univers lui-même… Cette fois notre quadrumane s’arrache les poils, en se dénudant il deviendra humain.

Si l’univers ne peut être compris que sous l’angle de calculs probabilistes, alors la croyance est bien la maîtresse absolue de notre existence. La mécanique quantique, Descartes, Platon, les Hindous et leur maïa, on ne peut s’appuyer sur rien de durablement tangible, tout change, rien ne demeure, la vérité est comme une savonnette,  insaisissable et assassine quand on marche dessus… Croire devient donc une nécessité, si on sait que repousser les limites de la connaissance, ne nous permettra jamais de cerner le principe organisateur de la création, parce qu’il est par définition incommensurable, donc invérifiable.  Cette petitesse de l’homme au regard de cette constatation, nous replace dans notre quête. Si concrètement, rien n’est vraiment fiable, si la seule raison qui prévaut est celle de calculer des possibilités, il n’y aurait que l’abstraction, que les concepts pour nous aider à progresser de porte en porte, et à trouver notre point d’horizon.

Ces outils aident le cherchant à ne pas se fourvoyer au milieu du tohu-bohu. Comme nous sommes a priori perdus dans l’incertitude, la croyance en des valeurs devient  incontournable. Ne pas croire, signifierait baisser les bras et rester là, balloter par les flots des événements : « je veux cette banane, et quand bien même on me singera dans ma chute, je crois en moi, je suis un primate et mon job c’est de sauter d’arbre en arbre, comme le disait papa, on est comme çà dans la famille, on a des valeurs. Donc je saute. »

Donc il est bon de le répéter : Colobe athée ou macaque religieux, tu crois en quelque chose, ce quelque chose organise ta vie, et sert de digue contre le sentiment de solitude et d’insignifiance face à l’univers. Les valeurs sont porteuses de symboles, de clefs, de passe-partout permettant de faire sauter les verrous, qui dans nos cervelles comme dans nos trippes, sont autant de prises auxquelles  l’incertitude s’accrochent. Quand on est abusé, qu’on s’égare, c’est le mal qui est à l’œuvre, l’illusion brouille les pistes, on rejoint les sentiers de la perdition… Satan est un symbole, il personnifie ce mal qui siège en chacun, et qui nous installe immanquablement au milieu du miroir aux alouettes. Le diable, c’est celui qui divise, qui détruit, qui amène à la confusion… Encore une fois, Il ne s’agit que d’un symbole. Ne pas croire qu’on peut se perdre, c’est déjà être perdu, ne pas croire au diable n’est qu’une affaire de convention, de même que croire en Dieu, ou pas.

Croire. Croire c’est souvent ne pas croire, car on ne croit pas comme les autres ; et ne pas croire, c’est croire autre chose. Croire avoir raison, c’est ne pas chercher à croire par ailleurs, car ailleurs on ne connait rien, ailleurs c’est chez les autres, chez les étrangers, et qu’à l’étranger on ne comprend rien ni personne… Croire en sa vérité, en une vérité imposée parfois par d’autres, mais croire en définitive est très personnel. Comment croire qu’en chacun cesserait le cycle mental de l’incertitude, de la croyance, et de la certitude… Il est inhérent au fonctionnement humain de douter, de croire, ou de certifier un phénomène par une preuve. Qui est humain croit. Djalāl ad-Dīn Muḥammad Rūmī fondateur de l’ordre soufi des derviches tourneurs disait : « La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve ». Les Soufis partagent beaucoup des valeurs universelles ; ils sont humanistes. Ces mystiques musulmans, pensent que Dieu se cache derrière chaque chose, en chacun. L’extase, la transe ou la béatitude permettrait d’entrevoir une part de Dieu, sa manifestation la plus fondamentale : l’Amour.

La tolérance envers les croyances de chacun est au cœur de la démarche du cherchant. Puisque l’expérience nourrit les progrès de l’individu, rejeter les autres le priverait d’éléments précieux qui pourraient enrichir sa quête. Face à l’incertitude, il est fondamental de croire que nous ne sommes pas seuls, l’humanité est notre famille. Les histoires de famille sont parfois violentes, mais le respect des croyances éloigne souvent l’intolérance brutale. On gagne à se soutenir les uns les autres face à l’incertitude, donc être dans l’invitation plutôt que dans le rejet, c’est ce que la sagesse préconise comme dans ces vers de Rumi :

«  Qui que tu sois, viens.
 Même si tu es un infidèle, un païen voire un adorateur du feu, viens.
Notre fraternité n'est pas celle du désespoir
Quand bien même aurais-tu brisé tes vœux de repentir cent fois, viens. »


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