vendredi 20 septembre 2013

Rééducation par le travail



Mes chers lecteurs, l’objet de ce blog est certainement une petite vanité de ma part. Ne m’en veuillez pas, car je suis un homme banal au destin ordinaire. Je ne connais pas les métiers de journaliste ou d’écrivain, je suis un amateur, un de vos contemporains anonymes. Nous pourrions nous croiser sur le quai du métro, où sur le bord d’un chemin de campagne ; peut-être échangerions-nous quelques cordialités, quelques mots de tous les jours, et puis ce serait bien assez, parce que la vie de chacun reprend toujours son cours individuel.
Mais j’ai une marotte, un truc à moi, j’adore écrire et ce depuis l’école primaire. J’écrivais pour faire des farces, pour coucher sur le papier quelques absurdités enfantines, qui parfois amusaient mon petit public… Faire le guignol coûte cher, j’en ai perdu le sens du devoir scolaire, et la suite de ma vie n’est qu’une somme de conséquences plus ou moins directes de mes errements d’enfant. Pourtant, qu’est-ce que je m’amusais… Ecrire sur des sujets sérieux m’est venu plus tard, à la fin de l’adolescence, quand les hormones dégorgent. Alors j’écrivais pour les filles, pour faire l’intéressant, je pontifiais un peu, je refaisais le monde.
J’aurais pu en faire un métier, mais j’ai un talon d’Achille : la paresse. Il faut travailler pour se construire une réussite ; la chance, un physique avenant comme un phrasé de beau parleur ne suffisent pas, parfois ça marche, mais cela reste de la mystification. Pour ma part, j’ai récolté de manière logique les fruits de mon irresponsabilité scolaire, et de ma fainéantise. La quarantaine passée, et mieux vaut tard que jamais, je me mets au boulot pour coucher sur le papier, les productions diverses de ma cervelle en ébullition. Je me suis fixé un objectif : ne pas avoir de sujet imposé. Etant rétif à l’autorité, je pense plus réaliste de travailler en mode « automatiquement aléatoire ». Donc je vous livrerai des impressions, des brèves de comptoir de café, des réflexions que je penserais plus ou moins profondes, et si j’ai un peu de courage, je fabriquerai un peu de fiction.

Bon, je vous avouerai, chers lecteurs, que ce blog est un exercice, une automédication, un soin que je m’applique afin de faire quelque chose de ce véhicule qui me tient lieu de demeure carnée. Un peu de discipline, ne me fera pas de mal. De fait, mes patrons, mes clients, mes bouches à nourrir c’est bien vous… Alors il faudra bien que je tienne mes délais. Au départ, ne soyez pas trop exigeants, je pars de loin ; c’est que le poids de quarante années de mauvaises habitudes et bien présent… Mais courage ! L’ouvrage est là dans la coque de ma tête, prêt à servir ; il me manque juste à apprendre à tenir un restaurant. Pour le menu, toutes les suggestions de notre aimable clientèle seront bien accueillies. En attendant, je vous donne rendez-vous dans quelques temps pour un premier article dont j’ignore encore la thématique… Laissons l’alchimie opérer, afin que l’œuvre grandisse doucement…